Chaque site porteur d’une exposition présente une thématique qui lui est propre. Ainsi, à partir de fin mai, le Musée d’art et d’histoire de Genève se concentrera sur saint Pierre, solide patron de la ville et du diocèse de Genève, ainsi que sur les saintes héroïques les plus vénérées dans le duché, Barbe, Marie-Madeleine, Catherine et Marguerite. Début juin, le Musée-Château d’Annecy abordera la question du culte de saint Antoine l’ermite-guérisseur au feu ardent. Fin juin, le Musée du Trésor de la Cathédrale d’Aoste réfléchira sur les cultes locaux de saint Grat, saint Ours et saint Eldrade, très répandus dans la région, alors que le Musée diocésain de Suse, en collaboration avec le Musée national suisse de Zurich, présentera les saints Bernard, Gothard et Christophe, figures importantes liées aux lieux de passage et à la géographie alpine. En prime, le Musée savoisien de Chambéry exposera durant la même période plusieurs sculptures du territoire savoisien récemment restaurées. 
Saint Maurice et saint Théodule investissent l’Ancien Pénitencier
Dès le 17 mai, le Musée d’histoire du Valais s’interrogera sur la relation entre sainteté et politique, en s’appuyant sur les figures de saint Maurice et de saint Théodule. Il fait le pari de montrer le lien très étroit entre l’iconographie des saints – ou la sainteté en général – et le pouvoir politique en place. Le Centre d’expositions de l’Ancien Pénitencier montrera ainsi deux exemples. D’une part saint Maurice, martyrisé sur le site éponyme du Chablais valaisan, patron revendiqué des Savoie et des dynasties impériales, dont le rayonnement est européen. D’autre part saint Théodule, patron du diocèse, que l’évêque de Sion arme du glaive pour légitimer son pouvoir temporel sur le comté du Valais. Dans un Moyen Age peu lettré, c’est par l’image que passent les messages.
Au-delà du discours iconographique, l’exposition veut aussi mettre en avant la diversité des savoir-faire médiévaux: sculptures, peintures, travaux d’orfèvrerie, enluminures, vitrail, broderie, monnaies et sceaux. Les pièces présentées couvrent une période s’étendant du XIIIe au XVIe siècle.
Le parcours de l’exposition se termine par une œuvre exceptionnelle, exposée pour la première fois après 5 ans de restauration : le triptyque de saint Théodule. Tout en représentant des scènes traditionnelles de la vie du saint patron du diocèse, cette pièce de la fin du XVIe siècle ouvre le discours sur de nouvelles tendances artistiques et sur de nouveaux modes de pensée.
Des expositions, mais pas seulement
Un ouvrage commun, richement illustré et publié en français et en italien, accompagne les expositions en faisant le point de la problématique, pérennisant ainsi les recherches menées lors de l’élaboration de celles-ci.
Un colloque scientifique organisé conjointement par l’Université de Genève et le Musée d’art et d’histoire de la même ville, les 17 et 18 juin, permettra de partager les questions posées par la recherche sur ce sujet et d’en débattre.
Un voyage organisé au départ de Genève les 30-31 août et 1er septembre, ainsi qu’un second au départ de Sion, les 6-7-8 septembre, permettront de visiter les cinq lieux d’exposition. Le premier sera guidé par M. Sébastien Gosselin, docteur en histoire de l’art et directeur-adjoint du Musée savoisien à Chambéry, le second, par Mme Marie Claude Morand, historienne de l’art et directrice des Musées cantonaux du Valais.
Informations pratiques
Une exposition temporaire du Musée d’histoire du Valais
au Centre d’expositions de l’Ancien Pénitencier
Rue des Châteaux 24, Sion
Exposition : du 17 mai au 22 septembre 2013
Ouverture : ma-di: 11h-18h
